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Orvet morsure : tout savoir sur sa dangerosité, son identification et ses bienfaits

9 min
Jardin & Extérieurs
27 November 2025 à 18h56

La morsure d'orvet : démêler le vrai du faux sans panique

Disons-le franchement : si l'orvet vous fait peur, c'est souvent à cause des images véhiculées par la télévision plus que par vos cours de biologie. L'orvet, maître du camouflage, n'est absolument pas dangereux. Sa "morsure" — qu'il faut vraiment l'énerver pour obtenir — est inoffensive et, pour être honnête, moins douloureuse qu'une remarque de belle-mère un dimanche midi.

Pas besoin d'appeler le SAMU ni même votre pharmacien. Pourquoi ? Parce que l'orvet est un lézard apode (sans pattes) appartenant à la famille des Anguidés. Il n'a rien à voir avec les serpents venimeux comme la vipère ou d'autres reptiles dangereux. Zéro venin, zéro toxine : vous pouvez ranger votre antivenin et votre stress.

Pour les passionnés — herpétologues et amateurs de nature — l'orvet est une preuve que la nature aime jouer avec nos nerfs. Les risques liés à sa "morsure" sont si faibles qu'un moustique pourrait en être jaloux.

J'ai vu quelqu'un appeler les pompiers après avoir trouvé un orvet dans sa cave... Résultat : trois pompiers sont venus sauver une limace en armure brillante.

L'orvet : un lézard qui ressemble à un serpent et comment le reconnaître

Ses signes distinctifs : paupières, tympans et autres indices révélateurs

Si l'on devait décerner un prix du "plus grand malentendu zoologique européen", l'orvet serait un candidat sérieux. Anguis fragilis et son cousin sudiste Anguis cephallonica ne sont pas des serpents, loin de là. Leur particularité ? Des paupières mobiles (oui, ils clignent des yeux), ce que même la meilleure imitation de vipère ne peut reproduire. Ajoutez à cela des tympans visibles – ces petits cercles situés derrière la tête – et vous obtenez un portrait clair de lézard déguisé.

Sans pattes (lézard apode), avec une forme serpentiforme (long et brillant), mais avec un ADN typique des lézards appartenant à la famille des anguidés. Les écailles ventrales et dorsales ont la même taille, contrairement aux serpents qui ont des écailles ventrales plus larges. L'orvet est donc un "faux-ami anatomique".

Concernant son mode de vie, il est ovovivipare : pas d’œufs pondus sous les pierres comme chez la plupart des reptiles, la femelle garde les œufs à l'intérieur jusqu'à l'éclosion. En hiver, l'orvet hiberne en état de léthargie sous terre, tranquille, pendant que vous vous inquiétez pour une étagère IKEA mal montée.

Orvet (Anguis fragilis) montrant ses paupières mobiles et un tympan visible, posé sur de la mousse.

Le point essentiel à retenir : s'il cligne des yeux et possède un tympan visible, c'est le véritable agent secret du jardin... en version lézard incognito !

Orvet, vipère, couleuvre : comment les différencier visuellement et par leur comportement

Pour calmer les inquiétudes, voici un tableau comparatif :

Critère Orvet (Anguis) Vipère (Vipera aspis, etc.) Couleuvre (Natrix, etc.)
Type Lézard apode Serpent Serpent
Paupières OUI (mobiles) NON NON
Tympan visible OUI NON NON
Taille adulte 30-50 cm 40-75 cm Jusqu'à 2 m
Forme de la tête Continue avec le corps Triangulaire Ronde ou allongée
Peau/Écailles Fine et brillante Mate avec relief prononcé Plutôt mate ou brillante selon l'espèce
Vitesse/défense Lent, fuit sans se défendre Se défend si acculé Fuit rapidement
Particularité Peut perdre sa queue (autotomie) Venimeuse Parfois constriction ou morsure blanche

Un point important : l’orvet ne siffle pas et ne mord pas, il préfère fuir discrètement. La confusion avec d'autres reptiles est si fréquente qu'elle pourrait inspirer une saga nordique !
À noter également les Chalcides striatus/Seps striatus (Sud-Ouest de l'Europe) : un autre lézard filiforme qui pourrait dérouter même les experts.

Habitat de l'orvet : où le trouver ?

L’orvet ne vit pas n’importe où. Il préfère les environnements ombragés, un peu comme un hôtel trois étoiles pour invertébrés :
- Bocages
- Tourbières
- Forêts claires ou en lisière
- Prairies humides ou sèches
- Parfois les jardins, talus routiers ou composts bien fournis.

Il affectionne particulièrement les sols meubles pour fouiller tranquillement, ainsi que les tas de feuilles mortes ou de branches pour se cacher.

Il est surtout actif au crépuscule, sortant tôt le matin ou tard le soir pour réguler sa température corporelle (thermorégulation).

En cas de danger, il peut perdre sa queue grâce à l’autotomie, une technique de survie efficace. Ensuite, il s’éloigne calmement, sans faire de bruit.

L’orvet est présent partout en France métropolitaine, mais aussi en Irlande, péninsule ibérique, Balkans, Turquie, Iran jusqu’en Algérie. Il s’adapte très bien à différents environnements.

Que faire après une rencontre rapprochée avec un orvet ? Le protocole simple

La morsure d'orvet : protocole simple de soin

La morsure d’un orvet ressemble à une piqûre d’ortie un peu plus intense, mais sans danger. En réalité, il s'agit plutôt d'un contact ferme que d'une vraie morsure. L’orvet ne possède pas de venin ni de crocs capables de percer la peau profondément. Si jamais il pince, il suffit de désinfecter la zone comme pour une éraflure classique. Voici les étapes à suivre :

  • Nettoyer la zone avec de l’eau et du savon.
  • Désinfecter rapidement avec un antiseptique.
  • Observer la zone, aucun symptôme grave ne devrait apparaître.

Pas besoin d’antivenin ni d’excuses pour manquer le travail ou de dramatiser la situation. Restez calme et suivez ces étapes simples.

En cas de morsure de serpent venimeux : les bons réflexes

Face à une morsure de vipère ou autre serpent venimeux, les symptômes sont clairs :
- Douleur intense au point de morsure,
- Œdème rapide, rougeur ou bleuissement,
- Parfois nausées, vomissements ou troubles nerveux,
- Deux petites marques espacées (crochets).

Les gestes à adopter :
1. Rester calme.
2. Allonger ou asseoir la personne, immobiliser le membre mordu en dessous du cœur.
3. Ne pas sucer la plaie ni poser de garrot.
4. Appeler immédiatement les secours (15 en France).

La "morsure blanche" des serpents non venimeux peut effrayer sans être grave : une surveillance et une désinfection suffisent. Les couleuvres peuvent parfois mordre ou serrer, mais elles lâchent rapidement face à un humain.

Orvet et animaux domestiques : un risque ?

Une question fréquente chez les propriétaires d’animaux : "Mon chat risque-t-il quelque chose après avoir croisé un orvet ?" La réponse est claire : non. L’orvet est pacifique, sans venin ni toxines, et n’est pas dangereux pour les animaux domestiques (source). Au pire, votre chat jouera avec l’orvet, qui s’échappera grâce à l’autotomie.

Pour les chiens, aucun risque connu d’intoxication ou de blessure grave après un contact avec un orvet. Il est donc important de ne pas croire aux légendes urbaines sur l’orvet "tueur" et de laisser ces lézards vivre tranquillement pendant que vos animaux explorent leur environnement.

L'orvet, un allié discret et précieux au jardin

Un régime alimentaire efficace contre les nuisibles

Si une espèce méritait une médaille pour le ménage printanier, ce serait l'orvet. Ce n'est pas un simple visiteur du potager, mais un contrôleur naturel des nuisibles. Son régime comprend les limaces, escargots, cloportes, vers de terre (occasionnellement), ainsi que quelques araignées et larves. Si vos plantes sont grignotées, l'orvet est souvent celui qui rétablit l'équilibre.

Il est plus efficace que tous les pièges du marché, sans pollution chimique ni abonnement, et sans besoin d'applications connectées.

Orvet dans un jardin, entouré de limaces, escargots et insectes, près d'un tas de bois et de feuilles mortes.

Comment favoriser la présence de l'orvet dans votre jardin ?

Attirer l'orvet dans votre jardin est une question de bon sens et de désordre organisé. Pas besoin d'outils sophistiqués ni de produits particuliers : laissez simplement quelques tas de bois mort, des pierres empilées, des zones non tondues et des coins de compost "oubliés". Un habitat un peu désordonné est souvent plus efficace que tous les hôtels à insectes.

Évitez les pesticides et autres traitements chimiques qui détruisent la microfaune dont l'orvet se nourrit. Moins vous intervenez, plus l'orvet revient naturellement.

Une anecdote personnelle : laisser un vieux tas de feuilles sous un pommier m'a valu la visite annuelle d'un orvet qui a réduit à zéro mon escadron de limaces... sans bruit ni réclame.

Protéger l'orvet : un enjeu pour la biodiversité et le potager

Ce discret acteur de l’écosystème fait face à de nombreux prédateurs : rapaces comme le héron cendré, la cigogne, la pie, le geai, la corneille, ainsi que des mammifères tels que le renard roux, le blaireau, l’hermine, la genette ou même le chat domestique, qui croit être un chasseur écologique. Il mérite donc sa place lorsqu’il survit plusieurs années sans devenir une proie.

L’orvet est protégé par la loi en France (arrêté du 19 novembre 2007). Il est interdit de le toucher, capturer ou tuer. Il joue un rôle important dans l’équilibre local : moins il y en a, plus les nuisibles prolifèrent.

Une leçon tirée de la collection de plantes mortes : laisser vivre le "bordel organisé" permet souvent de préserver un écosystème entier, orvets compris. On fait ce qu’on peut.

L'orvet : un allié à respecter et à laisser tranquille

Il est inutile de craindre qu’un orvet vous envoie aux urgences, ce serait une perte de temps. Ce lézard sans pattes ne pique, ne mord ni ne poisonne personne. Sa véritable mission est de nettoyer le jardin discrètement, en éliminant limaces et escargots, démontrant que la biodiversité est une réalité concrète sous nos pieds (le Muséum national d’Histoire naturelle reconnaît d’ailleurs son importance écologique).

À l’image d’une plante morte qui nourrit le sol sans bruit, l’orvet maintient l’équilibre écologique tout en restant discret. Souvent mal compris à cause de son apparence de serpent, il mérite mieux que nos peurs ou nos outils de jardinage mal utilisés. La nature reprend toujours ses droits ; si vous croisez un orvet, inutile de jouer les héros ou les chasseurs : laissez-le faire son travail.

"Nous faisons de notre mieux pour transmettre ce message : l'orvet ne demande qu’à vivre en paix. Point final."

Orvet morsure : tout savoir sur sa dangerosité, son identification et ses bienfaits

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