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Que mange un blaireau ? Régime alimentaire détaillé et secrets d’un omnivore

Non, le blaireau ne va pas s’en prendre à votre potager. En fait, il est même l’un de ses meilleurs alliés. On vous explique pourquoi.

14 min
Jardin & Extérieurs
20 September 2025 à 18h59

Le blaireau jouit d’une réputation exécrable. Mais s’il est perçu comme un nuisible, voire comme une menace, la réalité est tout autre. Et pour cause : ce gros moustachu est un omnivore opportuniste, qui s’adapte aux ressources disponibles. Ce qui en fait un acteur indispensable de son écosystème — et un allié inattendu des jardins et potagers.

Le menu complet du blaireau : un omnivore aux goûts éclectiques 🧐

Disons-le franchement : penser que le blaireau d'Europe serait cantonné à la barbaque ou qu'il se nourrirait uniquement de verdures, c'est rater l'essentiel. Meles meles est un virtuose du menu sauvage, un opportuniste pur jus qui adapte sa carte en fonction de la saison et du garde-manger local. La diversité, voilà son crédo !

Le régime alimentaire du blaireau ? C’est l’éclectisme total. Véritable gourmet de la nature, il jongle entre sources animales et végétales sans jamais s’enfermer dans un dogme diététique.

Blaireau : végétarien ? Carnivore ? La réponse est plus complexe

Entre nous, réduire le blaireau à une case d'omnivore classique, c'est comme dire que Bowie n'était "que chanteur". Ce bestiau module ses choix alimentaires selon les saisons : printanière, la chasse aux vers bat son plein ; en été, il lorgne sur les baies et les fruits tombés ; l'automne venu, il farfouille pour des tubercules et glands. Bref, on fait comme on peut... mais lui, il fait mieux !

L'importance des invertébrés dans l'alimentation du blaireau

Les invertébrés ne sont pas juste sa collation favorite, ils constituent l'essentiel de ses protéines ! Vers de terre (jusqu'à 200 par nuit...), larves juteuses, coléoptères bien croquants, escargots baveux et limaces dodues – rien n'échappe à son museau ultra-sensible. Ces proies apportent non seulement protéines et minéraux mais aussi une hydratation précieuse (faut bien compenser l’absence d’Évian dans les bois).

Un blaireau fouillant le sol à la recherche de vers de terre, mets de prédilection.

Anecdote au passage : on a vu des blaireaux trier leurs vers rapidement pour garder uniquement les plus charnus. On appelle ça avoir le coup d’œil !

Les fruits et végétaux : un complément gourmand et saisonnier

Quand vient la belle saison ou que le verger déborde, le blaireau ne fait pas la fine bouche. Raisins sauvages, pommes tombées (même fermentées – oui oui, certains finissent "joyeux"), prunes et baies rouges sont engloutis avec entrain. Tubercules dissimulés sous la terre ou racines coriaces rejoignent aussi sa gamelle improvisée pour compléter vitamines et fibres.

Alors non, ce n’est ni un simple carnassier ni un vegan égaré. Son menu ? Tout ce que la nature propose… À chaque période ses saveurs.

Ce qui fait craquer le blaireau : focus sur ses mets de prédilection 🍎🐛

Disons-le franchement : si un animal devait recevoir la médaille du plus gros amateur de lombrics, ce serait lui. Le blaireau ne fait pas semblant !

Les vers de terre : le péché mignon du « mal aimé »

Saviez-vous qu’un seul blaireau peut consommer des centaines de vers de terre par nuit ? C’est dire l’importance de ces lombrics dans son régime !

Pas de chichis : jusqu’à 200 à 300 vers engloutis chaque nuit par individu en pleine forme, et certains soirs pluvieux, c’est même pire (pour les lombrics hein). Dans les coins humides du Nord, les vers constituent jusqu’à 83% du poids total de tout ce qu’il avale – à ce niveau, c’est un vrai razzia !

Son secret ? Un museau calibré façon détecteur à protéines : l’odorat surdimensionné repère les vibrations souterraines, l’ouïe capte le moindre frémissement sous la pelouse. Il n’a pas inventé la lumière mais pour déterrer un ver, il est balèze. Certains racontent même qu’ils voient des blaireaux faire une micro-sélection au flair, gardant seulement les plus dodus. Bref, on fait comme on peut mais chez eux, c’est la cantine cinq étoiles.

Blaireau chassant un ver de terre dans une prairie humide sous la lune.

Insectes, larves et autres petites bêtes : un festin croquant

Entre deux tournées de lombrics, le blaireau broie tout ce qui traîne côté invertébrés : larves d’insectes (hannetons ? banquette VIP), coléoptères bien costauds, sauterelles quand ça saute bas. Sans oublier escargots gluants et limaces XXL – une vraie brigade anti-limaces au potager ! Les protéines sont là et ça croque sous la dent… Enfin façon de parler.

Anecdote pour rigoler : certains vieux jardiniers jurent avoir surpris un blaireau en train d’ouvrir délicatement une carapace d’escargot sur une pierre plate. Comme quoi, y’a du raffinement là-dessous.

Fruits sauvages et cultivés : des douceurs pour le palais du blaireau

Qui croit que Meles meles ne mange que ce qui rampe rêve debout ! Framboises piquantes, mûres juteuses, pommes tombées (voire fermentées – et bonjour le bal des blaireaux joyeux…), prunes, noix ou cynorhodons tombés à portée du nez… rien n’échappe au gourmand dès que la saison bat son plein. Il lorgne aussi volontiers sur les fruits cultivés s’il a un verger pas loin – entre nous ça fait râler plus d’un propriétaire !

Le blaireau ajuste sa sélection fruitière selon les saisons : été et automne = orgie vitaminée ; hiver = retour aux racines et glands moins sexy mais nourrissants.

Champignons, noix et glands : des trésors trouvés au sol

Quand vient l’automne et que le sol se tapisse de glands ou noisettes oubliées par les geais (ces radins), le blaireau s’en donne à cœur-joie. Il déterre aussi sans vergogne quelques champignons (même ceux que personne n’oserait toucher), histoire d’équilibrer son assiette façon diététicien marginal…

Noix cassées entre deux pierres ou glands croqués directement – eh oui, il mange parfois mieux que pas mal d’humains trop pressés.

Bref : entre omnivorisme assumé et curiosité insatiable… le menu du blaireau tient autant du buffet sauvage que du casse-croûte improvisé. Impossible d’en faire le tour sans tomber sur une surprise.

Le régime alimentaire du blaireau : adaptation saisonnière et géographique 🌍

Oubliez les manuels scolaires aseptisés : le blaireau, lui, ne respecte ni calendrier fixe ni carte postale. C'est un opportuniste de haut vol, variable comme la météo d’avril.

Le printemps et l'été : abondance et diversité au menu

Au printemps et en été, le blaireau profite d’une abondance qui ferait pâlir un brunch dominical ! Les vers de terre représentent jusqu’à 60% de son régime selon les régions. Il pioche aussi dans les insectes (coléoptères, larves, hannetons), goûte aux petits rongeurs (rarement), croque escargots et limaces dodues. Quand la végétation offre ses premiers fruits – baies sauvages, fraises des bois ou pommes tombées – Meles meles devient presque végétarien. Son menu vire carrément à la dégustation dès que tout bourgeonne !

Blaireau européen fouillant un sous-bois printanier regorgeant de vers de terre, d'insectes et de baies.

Au printemps, c’est un festival sur le buffet. Vous pensez avoir vu votre potager visité ? Attendez l’été pour comprendre…

L'automne et l'hiver : stratégies pour faire face à la disette

Quand tout commence à se serrer la ceinture, le blaireau ne fait pas dans la dentelle : il passe en mode survie active. L’automne est sa période « raclette » : il accumule de la graisse plus vite que certains vacanciers en bord de mer. Glands, noix, fruits tombés deviennent ses alliés pour booster ses réserves énergétiques. Les baies sauvages restent au menu tant qu’il y en a ; ensuite viennent bulbes coriaces et racines - rien d’excitant mais faut tenir ! Même en hiver, il sort parfois de sa torpeur pour gratter quelques vers résistants ou grignoter ce qu’il trouve sous la neige.

Blaireau accumulant des réserves automnales: glands, noix, fouilles dans les feuilles mortes.

Ce n’est pas glamour mais c’est béton côté résilience – accumulation de graisse obligatoire sinon c’est game over avant février.

Variations régionales : le blaireau s'adapte à son environnement

Faites pas semblant de croire qu’un blaireau du Massif Central bouffe pareil qu’un cousin croate ou qu’un exilé en steppe kazakhe ! Les études européennes montrent des différences ahurissantes selon l’habitat :
- Régions forestières : insectes et vers dominent.
- Zones méditerranéennes : il carbure aux fruits (figues, raisins sauvages), gloutonne baies variées dès que possible.
- Europe centrale/Est asiatique : graines et petits rongeurs prennent plus d’importance quand le sol devient pingre.

Carte d'Europe montrant différents régimes du blaireau selon habitat.

Bref, on fait comme on peut… mais chez Meles meles, impossible de prévoir ce qui sera au menu demain – sauf l’improbable !

Blaireau au potager : mythes, réalités et impact sur les cultures 🥕

Si vous imaginez le blaireau en bulldozer du potager, c’est raté. Meles meles n’a rien d’un serial killer de carottes. En vérité, ce jardinier malgré lui passe surtout son temps à fouiller la terre pour y trouver vers de terre, larves d’insectes et limaces dodues – bref, tout ce qui rampe et que personne ne regrette vraiment. Il lui arrive de croquer quelques fruits tombés (pommes, prunes éclatées au sol), mais les légumes eux-mêmes ne l’excitent guère.

Un blaireau européen creusant sous des carottes avec des limaces et des fruits tombés.

Le blaireau entretient le jardin plus qu’il ne le détruit : il régule les populations de nuisibles et aère les sols en creusant… même si sa méthode manque parfois de délicatesse !

Le blaireau, ce jardinier malgré lui : ce qu’il consomme vraiment

Non, il n’arrache pas méthodiquement les plants pour saboter votre récolte ! Les dégâts visibles – terre retournée, jeunes pousses parfois déterrées – sont liés à la chasse aux lombrics ou à la traque de larves planquées sous les racines. Les vraies victimes ? Les vers cachés sous vos radis, fraises ou laitues. Les légumes restent rarement son objectif principal.

Les dégâts potentiels : quand le blaireau devient un problème

Parfois, ça dérape : une bordée nocturne peut transformer une rangée de carottes en champ de bataille si un stock de vers traîne dessous. Chercher de quoi grignoter implique parfois d’arracher des plantes (par accident). Et s’il décide qu’un coin du jardin fait une bonne entrée de terrier… bonjour la tranchée ! Faut pas exagérer non plus ; ces dégâts restent rares et surtout saisonniers. Le nombre d’incidents rapportés est souvent exagéré par ceux qui n’ont jamais vu un museau rayé autrement qu’en photo.

Anecdote réelle : une visite d’un blaireau a laissé mon carré à fraises sens dessus-dessous… mais aucun fruit goûté ! Seules les mottes retournées témoignaient du passage du bestiau.

Solutions et cohabitation : comment gérer la présence du blaireau ?

Pas besoin d’installer des miradors ni de sortir la grosse artillerie. Une clôture basse ou un grillage solide autour des cultures fragiles suffit souvent à limiter ses fouilles nocturnes. Évitez d’attirer l’animal : laissez le compost fermé et ramassez les fruits tombés au sol rapidement. Enfin, tolérer une zone sauvage à l’écart (ronce ou bois mort) peut détourner ce fin gourmet loin du carré potager. Cohabitation oblige ! Vivre avec Meles meles demande juste un peu de ruse – pas besoin d’en faire toute une salade.

Le blaireau et les maladies : une relation complexe et sensible 🦠

Le blaireau ne bénéficie pas d’une bonne réputation sanitaire. Dès qu’il est question de tuberculose bovine, le débat devient houleux. L’ANSES a confirmé que le blaireau joue un rôle dans le cycle épidémiologique de cette maladie, notamment dans des zones comme la Côte-d’Or. Réduire le blaireau à un simple « coupable » serait une simplification excessive – la réalité est plus nuancée, avec des facteurs locaux et des interactions complexes avec les troupeaux. Le dossier reste compliqué.

Un blaireau observé par un vétérinaire dans un sous-bois : questions sanitaires sans dramatiser.

Concernant les autres maladies transmissibles (zoonoses), le risque sanitaire direct est faible : peu de cas documentés et un contact humain très rare. Le mythe du blaireau infecteur relève davantage du folklore que de la réalité médicale.

Le vrai défi concerne la gestion des populations. Il faut concilier impératifs sanitaires (santé animale et humaine) et conservation de la biodiversité. Ni extermination aveugle, ni laisser-faire : les mesures doivent être adaptées annuellement selon l’état des populations locales et le contexte régional. Ce n’est pas glamour, mais c’est essentiel pour préserver l’équilibre écologique.

Le vrai défi ? Gérer avec lucidité le dilemme santé/biodiversité sans céder aux caricatures faciles ni aux réactions disproportionnées.

Au-delà de l’assiette : le blaireau, un animal méconnu et régulé 🗜️

Croire que le blaireau n’est qu’un mangeur de vers, c’est méconnaître la mécanique de nos forêts. Maillon essentiel des écosystèmes, le blaireau n’est pas une simple figuration dans la faune sauvage ! En creusant, il aère les sols comme un expert du terrassement, favorisant la germination des plantes et limitant la compaction – là où certains agriculteurs investissent dans des machines coûteuses. Il régule aussi les populations d’invertébrés (vers, insectes), freine la prolifération de petits rongeurs. C’est l’équivalent souterrain du Lynx ou du Grand-duc pour les espèces volantes ou rampantes. Moins glamour que le Loup, mais tout aussi décisif dans la chaîne alimentaire !

Blaireau européen aérant le sol et régulant la faune sous-bois.

Vénerie sous terre et déterrage : pratiques controversées

La « vénerie sous terre », ou déterrage, consiste à traquer le blaireau (ou renard) dans son terrier à l’aide de chiens qui le forcent à sortir. Cette pratique, parfois sportive et souvent controversée, est utilisée pour la régulation ou le sport. Elle suscite un vif débat entre animalistes, naturalistes et chasseurs, et fait même tiquer les institutions européennes.

Réglementation en France : encadrement strict… en théorie

Le blaireau est un animal régulé – il n’est pas question de faire n’importe quoi sous prétexte qu’il gratte un peu fort ! La chasse est autorisée à tir ou par vénerie sous terre durant des périodes précises (ouverture légale de septembre à février ; vénerie possible dès mai selon les préfets). Sa gestion repose sur des textes comme la Convention de Berne, le Décret n° 90-756 du 22 août 1990, et l’Arrêté ministériel du 26 juin 1987. Les lieutenants de louveterie et l’ONCFS (devenu OFB) sont chargés de la surveillance – sur le papier tout est clair, mais la réalité locale varie selon les régions et la pression des groupes.

Protéger le blaireau : défi permanent pour la conservation

Malgré son statut de « préoccupation mineure » à l’UICN, Meles meles mérite mieux qu’une place de souffre-douleur rural. La sauvegarde de ses habitats devient urgente face à l’artificialisation croissante et aux routes dangereuses. Sensibiliser le public est vital : comprendre cet animal complexe évite des erreurs réglementaires ou des vengeances privées mal placées. Protéger ce discret architecte du sol, c’est défendre une biodiversité vivante.

Le blaireau joue un rôle clé sous nos pieds – difficile à remplacer si on laisse filer ce maillon essentiel.

Ce qu’il faut retenir sur l’alimentation du blaireau

Omnivore opportuniste, le blaireau adapte sa diète selon le terrain et la saison. Il consomme principalement des invertébrés (notamment des vers de terre, parfois 40% de son menu), mais aussi insectes, escargots, fruits tombés, racines et glands selon la période. Les fruits et végétaux ne sont pas de simples snacks : ils complètent ses besoins en énergie et vitamines. Son menu fluctue au fil des mois, ce qui rend toute classification rigide impossible. La cohabitation avec l’humain demande un minimum de bon sens plutôt que de la paranoïa agricole.

Blaireau dans un sous-bois illustrant la diversité de son alimentation.

Pour résumer : le blaireau n’est ni un destructeur systématique ni un simple glouton – c’est un animal complexe et adaptable, dont la vraie nature échappe souvent à ceux qui ne voient que les apparences.

Que mange un blaireau ? Régime alimentaire détaillé et secrets d’un omnivore

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