Palisser son kiwi est la technique indispensable pour des récoltes abondantes. Le principe ? Guider les branches sur un support pour optimiser la fructification. Mais pour y arriver, encore faut-il savoir s’y prendre. Entre le choix du support, la construction, les techniques de palissage et l’entretien, on a réuni tout ce qu’il faut savoir pour que votre kiwi vous régale de fruits délicieux.
Bien choisir votre kiwi : mâle, femelle, autofertile… comprendre les types
La famille Actinidia : célibataires, couples et variétés autofertiles
Disons-le franchement : la vie sentimentale du kiwi, c’est plus compliqué qu’un épisode de Dallas, mais en version botanique. On parle de dioïque pour qualifier ces plantes où monsieur et madame font chambre à part – et attention, pas question de se tromper de casting si vous voulez des fruits !
- Actinidia deliciosa (le classique kiwi vert du supermarché) et son cousin Actinidia sinensis sont dioïques. En gros, chaque plant est soit mâle (producteur de pollen), soit femelle (généreuse en fruits). C’est pas une question d’égalité : sans mâle dans le coin, madame ne donnera jamais rien à croquer.
- Ratio conseillé par les vieux briscards des vergers ? Un pied mâle pour 4 à 5 pieds femelles. Sinon, c’est l’impasse fruitière assurée—et là, bonjour la déprime.
- Pour ceux qui veulent zapper le feuilleton conjugal, il y a Actinidia arguta, alias le kiwi de Sibérie. Lui est dit autofertile... même si parfois il ferait mieux d’être honnête sur ses performances. L’exemple le plus cité : ‘Issai’, plutôt fiable pour qui n’a pas envie de gérer la logistique amoureuse du jardin.
À retenir : Le choix du type de kiwi conditionne la réussite de la fructification. Pas de pied mâle, pas de fruits. L’autofertile reste une option pratique pour les petits espaces ou les jardiniers moins assidus.
Anecdote vérifiée entre mille : j’ai croisé un voisin qui avait planté 3 pieds ‘femelles’ Actinidia deliciosa pensant faire une razzia sur les vitamines… Résultat ? Trois sarments stériles. Bref, on fait comme on peut.
Variétés de kiwi à palisser pour un jardin productif
Entre nous, si vous voulez éviter la loose horticole et briller devant toute la copropriété avec vos récoltes XXL, faut viser juste sur la variété.
- Hayward (Actinidia deliciosa) : c’est la star internationale. Fruit énorme (jusqu’à 100g), peau rugueuse mais chair ultra-vitaminée. Elle aime être palissée sur un bon treillis costaud : plus y’a d’air et de lumière, plus elle régale.
- Solissimo (‘Jenny’, parfois) : pour ceux qui n’ont ni place ni patience pour collectionner les genres. Autofertile et robuste ; petits fruits moins velus mais sucrés à souhait—on lui pardonne tout tant il est pratique.
- À noter aussi :
- ‘Tomuri’ (mâle pollinisateur officiel)
- ‘Bruno’, ‘Monty’ (femelles productives)
- Les mini-kiwis type ‘Issai’ ou ‘Weiki’ (genre Actinidia arguta), parfaits si vous aimez grignoter direct sur la liane (pas besoin d’éplucher !).
Choisir le support idéal pour palisser votre kiwi : mur, pergola ou structure dédiée
Disons-le franchement, le choix du support détermine si votre kiwi va finir star du quartier ou simple liane fatiguée. On ne va pas se mentir : entre la solution tape-à-l’œil et celle qui ruse côté discrétion, c’est souvent une question de place, de goût et (surtout) de budget.
Palisser son kiwi contre un mur : une solution discrète et efficace
Le mur est une option discrète et efficace pour palisser votre kiwi. Un mur orienté sud crée un microclimat favorable, protégeant la plante des gelées et favorisant la fructification, particulièrement dans les régions fraîches.
Pour assurer la solidité :
- Utilisez un treillis vissé (bois ou métal), installé à 10-15 cm du mur pour laisser circuler l’air.
- Ou des câbles inox tendus horizontalement tous les 40–50 cm, fixés avec des chevilles solides ou crochets adaptés. Ce système offre un rendu sobre et élégant.
L’entretien est un peu plus contraignant, notamment pour la taille et la récolte en hauteur. Cependant, cette solution convient parfaitement aux petits espaces et évite les structures trop imposantes.
Anecdote : chez Tonton Michel, un kiwi planté « là où il restait du grillage » a fini par envahir toute la gouttière. Un câble tendu dès le départ aurait évité ce désagrément.
Pergola ou tonnelle : le kiwi grimpe et crée de l’ombre
Une pergola recouverte de feuilles de kiwi offre une ombre agréable et un décor naturel. Les kiwis grimpent rapidement, transformant votre terrasse en un espace frais et verdoyant durant l’été.
Pour installer : plantez les pieds aux abords de poteaux solides (bois dur ou métal galvanisé). Guidez les branches charpentières sur des poutres horizontales et laissez-les grimper jusqu’à 4 mètres.
- Avantage esthétique : une voûte végétale qui sert aussi d’abri contre la chaleur.
- Inconvénient : la récolte des fruits en hauteur peut être délicate.
Côté ambiance, les apéros sous la tonnelle au goût kiwi maison sont un vrai plaisir.
Le palissage en 'T' : la solution pour une productivité optimale
Pour une production abondante, le système en 'T' est idéal :
- T simple : deux poteaux solides reliés par une barre transversale, avec plusieurs fils tendus. Les branches charpentières s’étalent en éventail.
- T double : même principe avec deux rangées parallèles de fils, parfait pour les allées plantées.
- Avantages : excellente aération, éclaircissage facile, récolte aisée.
- Inconvénient : aspect plus agricole, mais rendement supérieur.
| Type de support | Avantages | Inconvénients | Idéal pour |
|---|---|---|---|
| Mur avec treillis/câbles | Gain de place, esthétique, protection thermique | Production moindre, entretien plus délicat | Petits jardins, ambiance méditerranéenne |
| Pergola/Tonnelle | Ombre, grande production, aspect décoratif | Encombrement, accès aux fruits difficile | Grands jardins, zones de détente |
| Système en 'T' (simple/double) | Productivité maximale, entretien facilité, bonne aération | Moins esthétique, nécessite espace au sol | Vergers, production intensive |
Matériaux pour supports : bois, métal, fil de fer… robustesse garantie
Il est important d’utiliser des matériaux solides :
- Poteaux en bois traités classe IV ou en châtaignier/robinier pour une meilleure durabilité. Évitez le pin non traité qui pourrit rapidement.
- Poteaux métalliques galvanisés : très résistants, mais veillez à un bon ancrage béton et à la qualité des fixations inox pour éviter la corrosion.
- Fil de fer galvanisé épais (2 à 3 mm), bien tendu entre les poteaux ou sur un mur, pour soutenir les branches.
- Fixez les poteaux dans des blocs béton enterrés profondément pour assurer la stabilité.
- Le bambou, bien que peu coûteux, se casse facilement sous le poids des fruits mûrs. À réserver aux petits budgets prêts à renouveler souvent.
Palisser son kiwi : gestes essentiels pour une récolte abondante
Les premières années : guider la jeune pousse pour une bonne structure
Les premières années sont cruciales pour structurer votre kiwi. Dès la plantation, fixez la tige principale bien droite sur un support vertical (poteau ou fil). Sans intervention, la plante part souvent dans tous les sens. Il faut guider le bourgeon terminal vers le sommet du support.
Lorsque la plante prend forme, sélectionnez 2 à 4 pousses latérales vigoureuses qui deviendront les branches charpentières. Orientez-les horizontalement sur les fils dès leur apparition, en ajustant les attaches régulièrement.
Il n’y a pas d’alternative : sans guidage, le kiwi devient vite une jungle incontrôlable.
Guider les branches charpentières : base de la production
Les branches charpentières sont la base solide de votre kiwi. Choisissez 2 ou 3 branches robustes, opposées ou alternées, partant droit du tronc.
- Palissez-les horizontalement sur les fils, évitez les angles aigus qui cassent facilement.
- Utilisez des liens souples (raphia, caoutchouc), sans serrer pour ne pas gêner la circulation de la sève.
- Espacez-les d’au moins 40–50 cm pour assurer une bonne aération et éviter la concurrence.
Une structure bien installée dès le départ facilite grandement la gestion future.
Palissage horizontal : maximiser la production de kiwis
Le palissage horizontal, ou cordon horizontal, est une technique efficace pour augmenter la production. Chaque branche charpentière s’étend sur un fil et produit des rameaux fructifères verticaux.
- En hiver (ou tous les deux ans), taillez sévèrement les rameaux secondaires, ne gardez que ceux bien placés et éliminez les rameaux emmêlés ou mal orientés.
- Cette méthode maximise l’exposition au soleil, favorisant la photosynthèse et la fructification.
- Elle réduit aussi les zones d’ombre, limitant les maladies fongiques, à condition de pratiquer un éclaircissage régulier.
Fixation et espacement : garantir l’espace vital des branches
Un kiwi a besoin d’espace pour bien se développer. Chaque branche charpentière doit être espacée d’au moins 40–50 cm (voire 60 cm pour une meilleure circulation de l’air).
Les rameaux fructifères doivent être espacés de 20–30 cm pour éviter la concurrence et les maladies.
- Évitez les attaches rigides comme le fil électrique qui peuvent blesser les branches. Privilégiez des liens souples, biodégradables ou horticoles.
- Contrôlez régulièrement les points d’ancrage pour qu’ils restent mobiles avec la croissance et le vent.
Pour approfondir, la technique du palissage utilisée en viticulture s’applique aussi aux kiwis : une structure claire garantit une récolte abondante et une gestion simplifiée.
Entretien et taille du kiwi palissé : conseils pour une plante saine et productive
Taille hivernale et estivale : maîtriser la croissance et la fructification
Tailler un kiwi palissé demande de la rigueur. Sans taille régulière, la plante devient vite envahissante ou peu productive. Le kiwi produit beaucoup de bois, il faut donc savoir le maîtriser.
Taille hivernale (décembre à février, hors gel) :
- Analysez la structure de la plante avant de tailler.
- Supprimez tout bois mort, tordu ou malade.
- Conservez uniquement les branches charpentières bien placées pour assurer lumière et aération.
- Taillez les rameaux secondaires fructifères à 3–5 bourgeons pour stimuler la production.
- Éliminez les vieux rameaux désordonnés, n’hésitez pas à rabattre sévèrement tous les 30–40 cm sur les charpentières.
Taille estivale (juillet) :
- Supprimez les gourmands, ces pousses vigoureuses qui consomment l’énergie sans fructifier.
- Pincez les rameaux fructifères à 6–8 feuilles au-dessus du dernier fruit pour concentrer la sève.
- Coupez les branches qui s’entremêlent, ombragent trop ou pendent.
Résumé des actions clés :
- Suppression du bois mort et malade en hiver
- Sélection des branches charpentières principales
- Taille courte des rameaux secondaires après fructification
- Coupe des gourmands en été
- Pincement des pousses fructifères au-dessus des fruits
"Le secret d’une récolte abondante ? Un kiwi qui ne gaspille pas d’énergie dans du bois inutile : taillez net et sans hésitation."
Anecdote : un jardinier qui a laissé pousser sans tailler s’est retrouvé avec une canopée impénétrable et une récolte quasi nulle. La taille est indispensable.
L’éclaircissage : favoriser la qualité des fruits
L’éclaircissage consiste à réduire le nombre de fruits pour améliorer leur taille et leur qualité. Dès que les mini-kiwis grossissent (mai/juin), identifiez les grappes trop denses ou faibles :
- Conservez 2 à 3 fruits par bouquet, retirez les autres avec précaution.
- Cela évite que la plante disperse ses ressources sur trop de fruits petits et insipides.
- Pratiquez cette opération avant que les fruits ne durcissent pour éviter d’endommager la plante.
Petit secret : ceux qui éclaircissent tôt obtiennent souvent des récoltes exceptionnelles, tandis que leurs voisins se plaignent de fruits minuscules. Il faut parfois sacrifier un peu pour gagner beaucoup.
Protection et suivi : prendre soin de son kiwi face aux aléas
Il est important de protéger son kiwi des agressions climatiques. Quelques gestes simples évitent bien des déboires.
- Protection contre le gel (jeunes plants) : installez un voile d’hivernage dès novembre et buttez le pied avec un paillage épais (tontes sèches, BRF).
- Protection contre le vent : assurez-vous que tous les points d’ancrage sont bien fixés. En cas de rafales, une attache mal fixée peut provoquer la chute de la structure. Une sangle anti-tempête ou un renfort à mi-hauteur est conseillé.
- Suivi régulier : inspectez toutes les deux semaines l’état général : liens, branches cassées, maladies. Ne laissez pas la situation s’aggraver.
Erreurs à éviter pour un palissage réussi et un jardin maîtrisé
Choisir un support inadapté : un risque majeur
Un support fragile est une catastrophe en devenir. Lorsqu’il cède, le feuillage et les fruits tombent, les branches se cassent, et le moral du jardinier en prend un coup. Il est préférable d’investir dans des poteaux solides, bien ancrés dans du béton, et des fils bien tendus. Les supports légers comme le bambou ou les câbles rouillés ne résistent pas au poids des kiwis en pleine production.
Négliger la taille : un piège pour la récolte
Ne pas tailler revient à laisser la jungle s’installer. Le kiwi, vigoureux sarmenteur, envahit rapidement l’espace, réduisant la lumière et la circulation d’air. Cela favorise les maladies, diminue la qualité des fruits et complique la récolte. Une taille régulière est indispensable pour un jardin sain et productif.
Mal gérer la pollinisation : pourquoi les fleurs ne donnent pas de fruits
Le manque de fruits est souvent lié à une mauvaise pollinisation. Les kiwis dioïques nécessitent la présence d’un pied mâle pour fertiliser les pieds femelles. Planter uniquement des femelles ou ignorer l’autofertilité conduit à une récolte nulle, malgré tous les soins apportés.
Vérifiez toujours le sexe des plants avant plantation.
Témoignage d’un jardinier : « J’ai passé des heures à soigner mes kiwis, les fleurs étaient magnifiques… et au final, zéro fruit. J’avais oublié le pied mâle, quelle erreur ! »
Transformez votre jardin en un verger de kiwis généreux
Le palissage du kiwi demande de l’investissement, de la patience et un peu d’expérience. Si vous avez suivi ces conseils, vous êtes déjà en avance sur beaucoup de jardiniers. Le résultat : des kilos de kiwis délicieux et la satisfaction d’un travail bien fait.
Points clés à retenir :
- Un palissage soigné garantit une récolte abondante.
- Le choix des variétés (mâle, femelle, autofertile) est déterminant.
- Un support solide est indispensable : mur, pergola ou structure en T.
- Appliquez les techniques de palissage, taille et entretien régulièrement.
- Évitez les erreurs : support fragile, mauvaise pollinisation, absence de taille.
- Avec un suivi régulier, même les kiwis les plus difficiles produiront généreusement.
En résumé : lancez-vous sans crainte. Le palissage du kiwi est accessible à tous. Avec un peu de pratique et de rigueur, vous transformerez votre jardin, récolterez des cagettes pleines et savourerez la fierté du fruit maison, bien meilleur que tout l’or vert.




